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Association Lycée Victor Duruy

Le Collège avant 1900   suite du récit

   Il se trouvait Boulevard Carnot. Le Collège Victor Duruy fut construit en 1903-1904 sur le quai de  l 'Adour. Il abritait également une école

   primaire et une école professionnelle.

   Voici les souvenirs de Jean CARAVEN, né en 1879 à Toulouse, chirurgien, membre de l'Académie de Médecine. Ce texte date de 1957


  



QUELQUES SOUVENIRS  de Collège

par J. CARAVEN de l'Académie de Médecine



J'ai retenu aussi le nom de M. Page, le professeur de dessin. Sa classe était au fond de 'la cour, à droite, en .bas de l'escalier du dortoir.

Nous y dessinions des « plâtres » et je me rappelle avoir été intrigué par les deux plis saillants du cou de Cicéron; p:us tard,

étudiant en médecine, J'appris qu'ils étaient dus au « peaucier du cou « . Peut-être  ai-je tenu de ce bon professeur le goût du dessin,

qui m'a rendu de bien grands .services dans ma carrière de chirurgien.

Je me rappelle la forte silhouette de M. Lacoste. Il enseignait l'histoire dan une salle qui avait été peut-être une chapelle,

au temps de l'abbaye jacobine ; le plafond était peint en bleu de ciel, et constellé d'étoiles.

.Son fils, Charles Lacoste, eut pour .moi, dès le Collège, une fraternelle affection, que je lui rendais. Et, bien plus tard,

son chaleureux accueil rue de Lorrv, versa sur ma blessure le baume qui la guérit.

Nous avions -pour aumônier l'abbé Travès et nous allions à 1a messe â la Chapelle Saint-Barthelémy, qui dépendait de l'hôpital,

et qui est aujourd'hui disparue.

J'aimais le Collège et, le jeudi, il m'arrivait de me joindre aux internes et de les accompagner en promenade.

L'une d'elles nous menait à Pouzac, et nous revenions en longeant la voie ferrée, en, contrebas de ce chemin des crêtes

d'où l'on a une si belle vue d'ensemble sur la montagne.


  

  

  

Une autre, nous conduisait à la Gailleste, qui était pour moi une rivière abondante et rapide.

Nous allions aussi à Salut, et nous rentrions par ses carrières, par les allées Maintenon; si belles en automne et par Médous.

Quels furent mes camarades ? J'ai la tristesse de ne retrouver que-quelques noms : Verdoux, de Pouzac, qui était plus jeune que moi:

 Il arriva à l’Internat alors que je le finissais. Il mourut prématurément. Alphée Dubarry, d'Antist, son cousin, Gaye, qui entra dans l'Armée,

et qui fut un des premiers tués de 1914. Frédéric SajouS, qui coule des jours calmes aux pieds de la Peyrie...

Et parmi les grands, Ydrac, le brave Ydrac à la grande barbe, que je retrouvai plus tard interne en pharmacie, à Paris;

les frères Gayot, Uzac, qui devint je crois magistrat; et d'autres dont les noms tintent â mes oreilles; Cassagnabère ,

les frères Moulié, Bénézech devenu consultant thermal estimé.

Mon père ayant changé de résidence, je quittais le Colllège fin juillet 1894, pour aller au Lycée de Tarbes, où je terminai mes études.

Mais j'ai gardé de Bagnères un souvenir impérissable ; c'est  ma seconde petite patrie.